ÉGLISE TAVERNES
CAZAUBON , Gers – Patrimoine culturel
À propos
Le diable était partout. A Tavernes, passé l’emban, il vous accueillait du haut du porche de l’église. L’ogive du portail s’orne, en effet, de trois têtes d’hommes. A droite et à gauche, au sommet des pieds droits, deux chevaliers à la triste figure : toute l’amertume du monde ! Au sommet, la clé de voûte projette le visage grimaçant d’un homme tirant la langue.
Nul doute, c’est le démon avec un air à la fois irrité et goguenard. On ne sait s’il rit, ou s’il pleure, s’il est furieux de voir une âme pénétrer dans l’église et lui échapper (ce qui est l’hypothèse la plus vraisemblable) ou s’il prend un plaisir gourmand à dire « Entre donc… Je ne perds rien pour attendre. Tu succomberas à ton tour ! »
Le sculpture qui nous fait sourire aujourd’hui, n’est certainement pas d’origine. Elle a dû être reproduite à l’identitique. Ces représentations fantastiques, voire païennes, sont assez courantes au Moyen-Âge, mais rares dans nos modestes églises cazaubonnaises ; ce qui donne du prix à l’irrévérencieux » tireur de langue » de Tavernes ; c’est une curiosité à ajouter à d’autres sculptures grotesques de la région : êtres difformes à Estang, sirènes et centaures à Nogaro, têtes monstrueuses à Aignan, serpents mordillant le sein d’une femme à Mouchan et à Saint-Mont, et rappelant le péché originel. L’homme affrontait peureusement les forces du mal déchaînées. Lucifer lui-même était peu représenté ; était-ce par peur de représailles ? Mais ses rejetons étaient partout, abjects, hideux et devant susciter dégoût et répulsion. Le salut passait par le rejet des tentations démoniaques, symbolisées par ces reproductions de cauchemar. Cet univers immédiat avait, pour le pêcheur de l’an mille, plus de réalité que le visible.
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