© David Genestal - Ariège Pyrénées Tourisme
Aurélien Sanchez est entré dans l’histoire de l’ultra trail en remportant la Barkley 2023. Il a grandi dans la région de Limoux (Aude) avant d’intégrer l’école d’ingénieur, l’Institut des sciences appliquées (INSA) à Toulouse. Après avoir vécu plusieurs années aux Etats Unis, il est revenu vivre dans la région toulousaine.
Mon souvenir le plus fort est quand j’ai démarré l’ultra-trail, et ma première réussite en off sur le record sans assistance du John Muir Trail en 2018. Je n’y connaissais rien, j’ai d’abord échoué lors de deux tentatives de 60 heures où j’ai eu l’occasion d’en baver, de me remettre en question, d’apprendre, et de progresser. J’ai ensuite enfin réussi à vivre des émotions incroyables lorsque j’ai réussi à faire ce sentier californien en 76 heures quasi sans dormir, à profiter de lever et coucher de soleil sur ce sentier très minéral, ces cols, et ces nombreux lacs tous plus beaux les uns que les autres. Un moment de vie et de sport inoubliable pour moi.
Mon parcours coup de cœur en Occitanie est celui de la PicaPica en Ariège. Je l’ai parcouru en 2022 lors du Challenge du Montcalm. Un parcours de montagne à côté d’où je suis né et d’où j’ai grandi, qui est super exigeant avec des montées et descentes abruptes comme je les aime, des sommets minéraux et sauvages, des lacs bleu saphir, et une faune et flore préservées comme rarement ailleurs. Un dépaysement malgré que ce soit mon “país”, un sentiment de liberté à chaque fois que j’en foule les sentiers.
© Aurélien Sanchez
Je fais environ 20 à 25h semaine en préparation pour mes ultras. Et sinon plutôt une dizaine d’heures au quotidien.
L’effort doit s’apprécier avant d’y résister. Et enfin il faut définir un objectif très précis et très important pour soi, avant d’y donner corps et âme. Le temps, l’argent, l’énergie, et les sacrifices donnés en amont pour réaliser cet objectif, doivent être des facteurs de motivation pour ne rien lâcher, ne pas abandonner, ne pas avoir de regret, et faire face dans les moments difficiles.
Il faut s’écouter, et faire ce qu’on a envie de faire. Sortir des schémas classiques, faire les choses pour soi, éventuellement différemment des autres, mais s’inspirer aussi de certains qui partagent la même passion et qui ont des retours d’expériences très enrichissants. Partir à l’aventure, ne pas avoir peur de l’échec, et prendre du plaisir, dans tous les cas ce sont des histoires de vie, et des occasions de fabriquer des souvenirs ou de devenir une meilleure version de soi-même.
© David Genestal - Ariège Pyrénées Tourisme
Le respect pour moi est le plus important. Le respect de soi, et savoir se lancer et se donner les moyens de vivre des aventures uniques, car on a qu’une vie. Le respect des autres, en s’inspirant, apprendre de ceux qui ont vécu des expériences extraordinaires. Et puis surtout le respect de notre environnement, de notre région, notre terrain de jeu qu’on aime s’approprier un instant et partager, nous ne sommes que de passage, et nous devons préserver nos sentiers, nos montagnes, notre Occitanie pour qu’elle reste aussi belle qu’elle l’a été, et aussi belle qu’elle l’est encore.
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