Journées Européennes du Patrimoine

À propos

Pour les Journées Européennes du Patrimoine, vous pourrez découvrir l’Eglise Abbatiale de Simorre avec Jean Marc Bayle qui vous contera les petits secrets de ce monument. Rendez-vous le samedi 20 septembre à 16h.

Dès que l’on s’approche de Simorre, une silhouette massive capte l’attention : celle de l’Eglise Abbatiale de Simorre qui se dresse tel un château tout droit sorti d’un conte. Ce monument était l’Abbatiale de la très ancienne et puissante Abbaye Bénédictine de Simorre fondée, selon la tradition, en 507 par Clovis. Ses bâtiments conventuels se trouvaient accolés au nord de l’église. Il furent vendus comme biens nationaux à la Révolution.

A la fin du XIIIème siècle, un conflit éclata entre le Comte d’Astarac et l’Abbé de Simorre, pour des droits de justice. Celui-ci fit appel au Roi de France, Phillipe IV le Bel, qui débouta le Comte et le contraignit à dédommager fortement l’Abbé. Cette manne permit la reconstruction d’une église sur les assises romanes de la précédente.

Le chantier débuta vers 1290 et l’église fut consacrée en 1309. Cette rapidité d’exécution explique son unité architecturale. Les proportions sont très harmonieuses. Le plan adopté est celui d’une croix latine. Le chevet à fond plat, s’inspire plus de l’architecture Cistercienne que Bénédictine. Le style se rapproche du gothique toulousain de par le matériau utilisé (la brique), les ouvertures en « arc en mitre », une décoration en dents d’engrenage, des arcs bandés entre les contreforts sans ressauts. Dès l’origine, le portail est fortifié ainsi que les deux tours sud.

La pierre est peu utilisée, sauf pour la demi travée ouest datant de 1442. Mais, c’est à l’intersection de la nef et du bras de la crois que le gothique s’exprime magistralement dans l’élévation qui va transformer le carré défini par les quatre piliers en une voûte octogonale surmontée d’une tour lanterne, amorce hypothétique d’un clocher type toulousain.

Un sacraire, devenu sacristie, fuit construit vers 1350 pour conserver les nombreuses reliques. Il est décoré de peintures murales datées du XIVème siècle. Une série de vitraux allant du XIVème siècle au XIXème siècle ainsi qu’un chœur avec des statues du début du XVIème siècle, et des statues ornent l’intérieur.

L’église, en très mauvais état, est classé Monument Historique dès 1843, et Prosper Mérimée, inspecteur général des Monuments Historiques, dépêche le jeune architecte Eugène Viollet le Duc (1814-1879) pour restaurer l’édifice. Son intervention consista à accentuer très fortement le caractère militaire en hérissant au sommet de l’église un système crénelé supprimant le débord de la toiture comme le montre une gravure de 1839.

En 1902, à l’entrée sud, le vestibule et la chapelle furent rasés. Il n’en reste que l’arase au sol et le gâble appuyé au mur. Les années 1960 virent le décapage d’une partie des murs intérieurs mettant à nu les briques et la restauration des peintures murales du Sacraire.

Langues parlées : Français

Localisation